Mourir et laisser vivre…

La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible disait Woody Allen. C’est diablement vrai et pourtant l’instinct de survie est aussi une caractéristique évidente du vivant: de la bactérie à l’éléphant, tous les organismes semblent programmés pour éviter de mettre leur vie en danger, pour reculer au maximum l’inéluctable. Notre « peur » de la mort est sans doute la traduction culturelle de cette pulsion universelle de vie (alors qu’on n’est pas plus gêné que ça par notre inexistence avant la naissance) et l’annonce d’un suicide provoque toujours un mélange de stupeur et de gêne. Le suicide semblait donc culturellement et biologiquement hors-la-loi jusqu’à il y a  une vingtaine d’années, lorsque Jean-Claude Ameisen et ses amis biologistes découvrirent que le suicide cellulaire est extraordinairement fréquent dans la nature. Mieux: il constitue même l’un des outils préférés du vivant pour se développer, se maintenir et se transformer…